En novembre prochain, le Grand Conseil bernois adoptera le budget cantonal 2018, le plan intégré mission – financement 2019 – 2021 et le programme d’allègement 2018, ces trois documents formant un tout.

Dès sa publication, la stratégie financière et fiscale à courte vue de la majorité bourgeoise qui siège dans les organes cantonaux bernois a suscité la colère de nombreux milieux touchés par les 152 mesures prévues par la majorité bourgeoise du canton pour économiser 185 millions de francs sur la période 2019 – 2021. Les déclarations outrées sont arrivées de tous azimuts.

Les communes d’abord qui subiront de plein fouet un transfert de charges du canton à leurs contribuables. Les associations ensuite. Dans le seul secteur des services d’aide et de soins à domicile, 21 millions de francs seront économisés. La coupe prévue de la moitié des contributions basées sur le nombre d’habitants à l’obligation de prise en charge entraîne un risque de diminution des prestations pour l’organisation de l’Aide et Soins à domicile et des coûts supplémentaires pour les communes. Certaines d’entre elles ont d’ores et déjà décidé de mettre la main au porte-monnaie. Dans le secteur des transports scolaires aussi. Les coûts sont en partie subventionnés par le canton à hauteur de 30 à 50 pour cent. Les mesures d’allègement 2018 prévoient tout bonnement de supprimer cette aide, indispensable aux régions périphériques. Qui compensera la perte ?

La presse régionale s’est fait l’écho d’autres organisations se plaignant de la politique à courte vue de la majorité bourgeoise au Gouvernement et au Grand Conseil. Nous avons évoqué le SAMD plus haut. Les intervenants en matière de politique du 3e âge s’inquiètent aussi de l’évolution de la politique financière cantonale, notamment des lourdes conséquences sur les structures d’accueil qui s’interrogent sur les effets de la diminution annoncée de 7.5 francs par jour de l’aide cantonale aux homes.

Et les exemples s’additionnent à tel point que le Parti socialiste appelle la population à réagir et à continuer de dénoncer les incohérences de la stratégie financière et fiscale du canton. Le PS s’interroge en finalité sur la motivation qui sous-tend la démarche des partis de droite. En effet, devant la levée de bouclier grandissante des acteurs privés et publics du domaine de la santé notamment, la majorité bourgeoise pourra-t-elle maintenir une politique déshumanisée sans y apporter quelques corrections saluées par tous ? A l’approche des élections cantonales, on hume déjà le vent de la propagande et de la récupération soufflant dans le débat.