Il y a une semaine, nous étions quelque uns à l’espérer encore, la victoire surprenante. Puis, dimanche 3 avril, l’évidence du rapport des forces s’est imposée, en toute logique, même si l’écart avec l’élu de l’UDC n’était pas grand. Roberto n’a pas réussi à garder à gauche le siège que s’est résigné à abandonner en cours de législature Philippe Perrenoud, après dix années usantes.

La fumée se dissipant peu à peu sur le champ de bataille, on voit mieux comment la confrontation démocratique a été perdue, ce qu’on aurait dû faire différemment, ce qui a manqué pour l’emporter – mais ce n’est pas mon propos ce soir et d’autres sont certainement plus compétents que moi pour en discuter.

Non, c’est simplement à Roberto que je m’en voudrais de ne pas rendre hommage publiquement. Il s’est engagé corps et âme, il a compensé par son travail de terrain et son enthousiasme communicatif les quelques lacunes qui étaient les siennes, il a donné vie à une candidature socialiste jurassienne bernoise qu’il a fallu improviser et en a porté très haut, avec panache même, les couleurs.

Aujourd’hui, il est celui qu’on va bientôt oublier et qui devra se débrouiller presque seul avec les désagréments qui restent au terme d’une longue campagne perdue – courageux, chaleureux, généreux, il saura y faire, j’en suis persuadé.

Mais tout ce qu’il a tenté, la manière dont il s’est approché d’une victoire qui aurait fait tant de bien à la gauche, l’élégance dans la défaite, tout cela vaut bien un coup de chapeau, n’est-ce-pas ?

Jean-Philippe Jeannerat

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