Le Parti socialiste du Jura bernois condamne fermement l’attitude hautement irresponsable de la majorité bourgeoise de la commission cantonale des Finances. Les cadeaux fiscaux aux entreprises, tels que préconisés par les représentants de l’UDC, du PLR et du PBD, entraineront en effet des pertes considérables tant pour le canton (210 mios de francs) que pour l’ensemble des communes (105 mios de francs). Poursuivant leur stratégie d’affaiblissement et de démantèlement du service public, ces mêmes élus bourgeois ont encore exigé des baisses d’impôts pour les personnes physiques, mesures dont on ne saurait rappeler assez souvent qu’elles ne profitent qu’aux contribuables les plus aisés.

Les conséquences d’une telle politique ? La majorité de la commission se garde bien évidemment d’y faire allusion. Mais, si le Grand Conseil devait donner suite à ces incohérences crasses, il faudrait élaborer, dans l’urgence et sans concertation, un nouveau train de mesures d’économies. Pas besoin d’être devin pour comprendre que ces coupes feraient mal : augmentation des effectifs moyens des classes d’école, menaces sur l’offre en transports publics, rationalisations dans le domaine de la police et de la sécurité, nouvelles coupes dans les secteurs de la santé et de la politique sociale.

La majorité bourgeoise a encore le temps de réfléchir, et l’on veut espérer qu’elle saura en user à bon escient et qu’elle mettra un terme à la politique de rouleau compresseur arrogant qu’elle mène depuis trop longtemps. Seul un dialogue constructif entre les différentes forces politiques et sociales du canton peut conduire à des solutions durables, ainsi qu’en témoigne l’exemple vaudois.

Les récentes élections en Argovie et à Bâle-Ville, marquée par une progression du PS et de nets revers pour les partis bourgeois, tendent à démontrer qu’électrices et électeurs entendent retrouver l’esprit de concertation qui a fait la force de notre pays.