La session du Grand Conseil bernois est close. Elle laisse aux représentants du PS un goût amer. Plusieurs mesures du Programme d’allègement 2018 ont été évitées ou amoindries, certes. Les médias s’en sont fait abondamment l’écho : transports publics, tourisme, archéologie, culture, ASAD, consultations conjugales et familiales. Si le cœur appelle à se réjouir d’avoir « sauvé » ces quelques millions de francs, la réalité ramène à la raison.

Avant d’attaquer le gros morceau des mesures d’austérités en effet, la majorité bourgeoise a adopté un amendement de la majorité de la commission des finances qui impose au Gouvernement de prendre des mesures compensatoires pour les mesures financières ou les allégements supprimés à l’issue de la session dans le cadre notamment du budget 2019.

En d’autres mots, tous les démantèlements évités ne sont que poudre aux yeux ou arguments électoralistes et la suppression des « économies réalisées » n’est qu’une question de temps.

Par ailleurs et toujours en introduction du Programme d’allègement 2018, la majorité bourgeoise au Grand Conseil a accepté la réduction à hauteur de 3% des postes administratifs dans toutes les Directions d’ici 2021 en mettant l’accent sur les classes de salaire élevées. Cet amendement de l’UDC n’aura qu’un effet. Chasser de l’administration cantonale les meilleures têtes pensantes qui trouveront certainement dans le privé des conditions d’engagement plus attractives.

N’oublions pas non plus que la raison de ces coupes pour la plupart linéaires n’est là que pour introduire une baisse des impôts sur les bénéfices du capital des entreprises. Baisse d’impôts au détriment des plus démunis… il en a été mention à plusieurs reprises et deux tentatives de baisser davantage les impôts, sur les personnes physiques cette fois, ont échoué.

Les deux représentants du PSJB, Michel Ruchonnet et Hervé Gullotti, accompagnés des camarades de la fraction PS au Grand Conseil, seront attentifs aux propositions de correction du Gouvernement et ne manqueront pas de prêter leur flanc aux attaques de la majorité bourgeoise pour éviter de nouvelles coupes. La population du Jura bernois est invitée à se questionner sur cette stratégie à courte vue et à voter les personnes qui n’adhèrent pas à une politique néo-libérale de démantèlement des prestations sociales aux élections régionales et cantonales de mars 2018.