CSL Behring, Swatch group sont implantés dans le canton de Berne, et y investissent massivement. Berne peut aussi s’appuyer sur un tissu de PME denses et compétitives. De quoi ces entreprises ont-elles prioritairement besoin ? D’une infrastructure et de services qui fonctionnent, serait-on tenté de dire, d’instituts de formation qui répondent à leurs besoins, d’une administration efficace et rapide. Sans ignorer les enjeux liés à la fiscalité, force est de constater que ce ne sont pas là les attentes prioritaires de l’économie. Mais sans une fiscalité raisonnable, le canton ne pourra pas financer les prestations attendues de l’économie. Une politique de démantèlement fiscal et de démantèlement des prestations fait penser à « l’opération est réussie, le patient est mort ». Compte tenu de sa dimension et de ses besoins, le canton ne pourra jamais lutter à armes égales avec les petits cantons satellites de Zurich. Voulons-nous une situation à la lucernoise, avec des congés non payés dans les écoles pour des raisons financières ?

Si tout n’est de loin pas paradisiaque dans le canton, les majorités politiques y sont aussi pour quelque chose, et la gauche ne l’a jamais été au Grand Conseil. La majorité rose-verte au gouvernement a eu d’autant plus de mérite en étant confronté à un Grand Conseil très majoritairement à droite. La prospérité et l’équité sont indissociables d’un consensus politique réel, qui prenne en compte équitablement les besoins de toute la population. Ce n’est pas en stigmatisant les pauvres que l’on  résoudra les problèmes.

 

Francis Daetwyler,
ancien député, membre et candidat au CJB, Conseiller municipal à Saint-Imier